Lorsque Franz revint à lui, les objets extérieurs semblaient une secondepartie de son rêve; il se crut dans un sépulcre où pénétrait à peine,comme un regard de pitié, un rayon de soleil; il étendit la main etsentit de la pierre; il se mit sur son séant: il était couché dans sonburnous, sur un lit de bruyères sèches fort doux et fort odoriférant.
Toute vision avait disparu, et, comme si les statues n'eussent été quedes ombres sorties de leurs tombeaux pendant son rêve, elles s'étaientenfuies à son réveil.
Il fit quelques pas vers le point d'où venait le jour; à toutel'agitation du songe succédait le calme de la réalité. Il se vit dansune grotte, s'avança du côté de l'ouverture, et à travers la portecintrée aperçut un ciel bleu et une mer d'azur. L'air et l'eauresplendissaient aux rayons du soleil du matin; sur le rivage, lesmatelots étaient assis causant et riant; à dix pas en mer la barque sebalançait gracieusement sur son ancre.
Alors il savoura quelque temps cette brise fraîche qui lui passait surle front; il écouta le bruit affaibli de la vague qui se mouvait sur lebord et laissait sur les roches une dentelle d'écume blanche comme del'argent; il se laissa aller sans réfléchir, sans penser à ce charmedivin qu'il y a dans les choses de la nature, surtout lorsqu'on sortd'un rêve fantastique; puis peu à peu cette vie du dehors, si