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RÉFLEXIONS
SUR
LE SUICIDE.

PAR
MAD. LA BARONNE
DE STAËL-HOLSTEIN.

ÉDITION ORIGINALE.

A BERLIN 1813,
SE VEND DANS LA REALSCHULBUCHHANDLUNG.

A SON ALTESSE ROYALE
LE PRINCE ROYAL
DE SUÈDE.

MONSEIGNEUR !

J’ai écrit ces réflexions sur le Suicide,dans un moment où le malheur me faisaitéprouver le besoin de me fortifierpar le secours de la méditation. C’estprès de Vous, Monseigneur, que mespeines se sont adoucies ; mes enfans etmoi nous avons fait comme ces bergersd’Arabie, qui lorsqu’ils voient venir l’orage,se retirent à l’abri du laurier. Vousn’avez jamais considéré la mort, Monseigneur,que comme dévouement à lapatrie ; et jamais Votre âme n’a pu êtreatteinte par ce découragement que ressententquelquefois les êtres qui secroient inutiles sur la terre. NéanmoinsVotre esprit transcendant n’est étrangerà aucun sujet philosophique, et Vousvoyez de trop haut pour que rien puisseVous échapper. Je n’avais jusqu’à cejour dédié mes ouvrages qu’à la mémoirede mon Père ; je Vous ai demandé, Monseigneur,l’honneur de Vous rendre hommage,parce que Votre vie publique signaleà tous les yeux les vertus réelles, quiseules méritent l’admiration des penseurs.

Un courage intrépide Vous distinguepersonnellement entre tous les braves,mais ce courage est dirigé par une bonténon moins sublime ; le sang des guerriers,les pleurs du pauvre, les inquiétudesmême du faible sont l’objet de Votrehumanité prévoyante. Vous craignezla souffrance de Vos semblables, et lerang éminent où Vous êtes placé nepourra jamais effacer de Votre cœur lasympathie. Un Français disait de Vous,Monseigneur, que Vous réunissiez la chevaleriedu républicanisme à la chevaleriede la Royauté : en effet, dans quelquesens que la générosité puisse s’exercer,elle Vous est toujours native.

Dans les rapports de la société Vousne mettez point à la gêne, par une roideurfactice, l’esprit et l’âme de ceuxqui Vous entourent. Vous pourriez, pourainsi dire, gagner tout un peuple un à un,si chaque individu qui le compose,avait le bonheur de s’entretenir un quartd’heure avec Vous, mais à côté de cette affabilitépleine de grâces, Votre mâle énergieVous attache tous les caractères forts.

Cette Nation Suédoise, jadis si célèbrepar ses exploits, et qui conserve encoreles grandes qualités que ses ancêtresont manifestées, chérit en Vous leprésage de sa gloire. Vous respectez lesdroits de cette Nation, Monseigneur, parpenchant et par conscience, et l’on Vousa vu, dans plusieurs circonstances difficiles,aussi fier des barrières constitutionnelles,que d’autres en seraient impatiens.

Les devoirs ne Vous semblent jamais d

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