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PORTRAITSLITTÉRAIRES

TOME I




PAR

C.-A. SAINTE-BEUVE

DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE.


Nouvelle Édition revue et corrigée.

1862




I

BOILEAU, PIERRE CORNEILLE,LA FONTAINE, RACINE, JEAN-BAPT. ROUSSEAU,LE BRUN, MATHURIN REGNIER, ANDRÉ CHÉNIER,GEORGE FARCY, DIDEROT, L'ABBÉ PRÉVOST,M. ANDRIEUX, M. JOUFFROY, M. AMPÈRE,BAYLE, LA BRUYÈRE, MILLEVOYE,CHARLES NODIER.

«Chaque publication de ces volumes de critique estune manière pour moi de liquider en quelque sortele passé, de mettre ordre à mes affaires littéraires.»C'est ce que je disais dans une dernière édition de cesportraits, et j'ai tâché de m'en souvenir ici. Bien quece ne soit qu'une édition nouvelle à laquelle un choixsévère a présidé, j'ai fait en sorte qu'elle parût à certainségards véritablement augmentée. En parlant ainsi,j'entends bien n'en pas séparer le volume intitulé:Portraits de Femmes, qu'on a jugé plus commode d'isoleret d'assortir en une même suite, mais qui fait partieintégrante de ce que j'appelle ma présente liquidation.Les portraits des morts seuls ont trouvé place dans cesvolumes; ç'a été un moyen de rendre la ressemblancede plus en plus fidèle. J'ai ajouté çà et là bien despetites notes et corrigé quelques erreurs. C'est à quoiles réimpressions surtout sont bonnes; les auteurs endevraient mieux profiter qu'ils ne font. L'histoire littéraireprête tant aux inadvertances par les particularitésdont elle abonde! Le docteur Boileau, frère dusatirique, a écrit en latin un petit traité sur les bévuesdes auteurs illustres; et, en les relevant, on assurequ'il en a commis à son tour. J'ai fait de plus en plusmon possible pour éviter de trop grossir cette listefatale, où les grands noms qui y figurent ne peuventservir d'excuse qu'à eux-mêmes. «L'histoire littéraireest une mer sans rivage,» avait coutume de direM. Daunou, qui en parlait en vieux nocher; elle a parconséquent ses écueils, ses ennuis. Mais il faut viteajouter qu'au milieu même des soins infinis et minutieuxqu'elle suppose, elle porte avec elle sa douceuret sa récompense.

Septembre 1843.

BOILEAU1

Note 1: (retour) Cet article fut le premier du premier numéro de la Revue deParis qui naissait (avril 1829); il parut sous la rubrique assez légèrede Littérature ancienne, que le spirituel directeur (M. Véron) avait prissur lui d'ajouter. Grand scandale dans un certain camp! Quoi? cesmodèles toujours présents, venir les ranger parmi les anciens! Quinzeans après, M. Cousin, à propos de Pascal, posait en principe, au seinde l'Académie, qu'il était temps de traiter les auteurs du siècle deLouis XIV comme des anciens; et l'Académie applaudissait.—Il estvrai que dans ce second temps et depuis qu'on est entré méthodiquementdans cette voie, on s'est mis à appliquer aux oeuvres du XVIIe siècletous les procédés de la critique comme l'entendaient les anciens grammairiens.On s'est attaché à fixer le texte de chaque auteur; on en adressé des lexiques. Je ne blâme pas ces soins; bien loin de là, je leshonore, et j'en profite; le moment en était venu sans doute; mais l'opiniâtretédu labeur, chez ceux qui s'y livrent, remplace trop souvent lavivacité de l'impression littéraire, et tient lieu du goût. On creuse, onpioche à fond chaque coin et recoin du XVIIe siècle. Est-on arrivé,pour cela, à le sentir, à le goûter avec plus de justesse ou de délicatessequ'auparavant?

Depuis plus d'un siècle que Boileau est mort, de

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