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TRISTAN BERNARD

SOUVENIRS ÉPARS
D’UN
ANCIEN CAVALIER

COLLECTION “BELLUM”
ÉDITIONS GEORGES CRÈS & Cie
146, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, PARIS
5, RÄMISTRASSE, ZURICH

MCMXVII

IL A ÉTÉ TIRÉ DE CET OUVRAGE :

2 exemplaires sur papier indien (hors commerce)numérotés I et II.

40 exemplaires sur Japon impérial (dont6 hors commerce) numérotés de 1 à 35 etde 36 à 40.

Copyright by G. Crès et Cie, 1917.
Tous droits de traduction, de reproductionet d’adaptation réservés pour tous pays.

L’auteur de ce livre
Le cavalier en question

SOUVENIRS ÉPARSD’UN ANCIEN CAVALIER

I
SOUVENIRS ÉPARS

Si l’esprit de corps est, comme jecrois, un sentiment digne d’éloges,quelles louanges réservera-t-on à unancien cavalier de ma connaissance,qui ne cesse de proclamer la préexcellencede l’arme de la cavalerie aprèsavoir servi une année comme dragond’active, deux fois vingt-huit jourscomme dragon de réserve, sans avoirjamais su monter à cheval ?

… Ce cavalier « d’affectation » a, àson tableau, une quarantaine de chutes,toutes, bien entendu, en service commandé,car, depuis sa rentrée dans lavie civile, il s’est abstenu du moindrecontact avec le noble solipède, dontBuffon a eu tort, selon certains, deconsidérer la conquête comme définitive.

J’aurais voulu le voir, M. de Buffon,avec ses jolies manchettes, en sellesur la jument Bretagne, afin de constatersimplement comment il s’y seraitpris, rien que pour l’empêcher de trottiner.


Pourquoi Paul avait-il choisi l’armede la cavalerie ?

Est-ce parce qu’il avait cru que l’uniformede dragon lui irait bien ?

Illusion, charmant mirage,
Qui jouez les pauvres humains…

N’est-ce pas plutôt parce qu’il s’étaitimaginé qu’il aimait les chevaux ?

Comment avait-il pu croire qu’il aimaitles chevaux !

Voilà une question qu’il se posabien souvent au cours d’interminablesséances de trot assis, « les étriersrelevés et croisés sur l’encolure ».

Un jour, en remontant sur son dosjusqu’à la chambrée une selle fortlourde et une couverture toute chaudede transpiration chevaline, il pensatout à coup à un fatal épisode de sonenfance.

Il avait neuf ans. Il déjeunait chez ungrand-oncle à lui, qui était marchandde chevaux dans une petite ville del’Est. Cet oncle, sous prétexte qu’onétait en Bourgogne, obligeait son neveuà boire du vin sans eau, ce qui luicoupait l’appétit.

Par distraction, ou parce qu’il trouvaitle temps long à table, l’enfants’était levé pour aller à la fenêtre, soi-disantpour regarder des chevaux dontle pas heurtait le pavé de la cour.

— Ce qu’il aime les chevaux, ce petit !s’éc

...

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