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VARIÉTÉS
HISTORIQUES
ET LITTÉRAIRES

Recueil de pièces volantes rares et curieuses
en prose et en vers

Revues et annotées

PAR
M. ÉDOUARD FOURNIER

Tome IV

Décoration.

A PARIS
Chez P. Jannet, Libraire
MDCCCLVI

(p. 5)Décoration

Brief Discours pour la reformation des mariages.

A Paris, de l'imprimerie d'Anthoine du Brueil, rue Saint-Jacques, au dessus de Saint-Benoist, à la Couronne.

M.DC.XIV. In-8.

Encor que le mariage soit sainct, selon son institution et premiereorigine, voire mesme necessaire pour la multiplication du genre etsocieté humaine, si est-ce qu'à la deduction des difficultez quy s'yrencontrent l'on y trouvera beaucoup plus d'espines que de roses,et d'amertume que de miel. C'est pourquoy la plus part des sagesde l'antiquité, pour despeindre le mariage, ils representoyent enleurs hieroglyphiques toutes sortes de gehennes et tortures qu'ilsse pouvoient imaginer, afin que par leurs diverses significations onfust instruict à eviter les escueilz et perilz quy journellement s'yrencontrent; ce que le sieur Desportes a bien sceu faire cognoistre(p. 6) et expliquer en ces Stances du Mariage, où il commence[1]:

De toutes les fureurs dont nous sommes pressez,
De tout ce que les cieux, ardemment courroucez,
Peuvent darder sur nous de tonnerre et d'orage,
D'angoisses[2], de langueurs, de mœurtre ensanglanté,
De soucys, de travaux, de faim, de pauvreté,
Rien n'approche en rigueur la loy de mariage.

Il vaudroit beaucoup mieux que nostre premier père, lors de sacreation, fust demeuré en cest estat d'innocence, sans avoireffrenement desiré une compagne et abandonné en luy-mesme cesteperfection et prerogative que nostre Dieu luy avoit donnée en sacreation, et mis en fief comme un tiltre d'aisnesse et premier etunique en son estre, ce que les anciens appellent androgine, quy està dire tout un en sa perfection. Neantmoins, curieux de son malheuret du nostre, il suscita nostre Dieu de l'assister d'une compagne,ce quy luy fut accordé, et tirée de soy-mesme, quy nous apportapour douaire tous les malheurs du monde dont elle nous a affublez,punition de Dieu quy envers nous se void journellement executée partous les inconvenients quy nous surviennent, tant durant nostrevie que lors de nostre trepas; le tout prevenu par ceste premièreassociation quy, à nos despens, a porté et porte encore tiltre demariage envers les mortels,

(p. 7) Dure et sauvage loy nos plaisirs meurtrissant[3],
Quy, fertille, a produit un hydre renaissant
De mespris, de chagrin, de rancune et d'envie,...

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